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Ethiopie : le décompte des voix a commencé

Des fonctionnaires électoraux comptent les bulletins de vote devant des observateurs électoraux dans un bureau de la ville de Bahir Dar, en Éthiopie, le 22 juin 2021   -  
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EDUARDO SOTERAS/AFP or licensors

Ethiopie

En Éthiopie, le vote s'est poursuivi jusque tard dans la nuit pour des élections législatives deux fois reportées. Un scrutin toujours incomplet, plus de 100 des 547 circonscriptions ne pouvant accueillir d’électeurs en raison de problèmes de sécurité ou de logistique.

Initialement prévus pour fermer à 15h GMT, les bureaux de vote ont finalement clos à 18h GMT, les autorités ayant annoncé une prolongation de dernière minute face à l'affluence observée en certains lieux. Cet exercice est un test majeur pour le Premier ministre Abiy Ahmed, dont l'arrivée au pouvoir en 2018 avait marqué une rupture avec un régime autoritaire.

Ces élections se déroulent dans un climat de tension et de famine dans le nord-ouest du pays, après l'offensive au Tigré. Mieux implanté, le Parti de la Prospérité du Premier ministre reste le grand favori pour remporter une majorité.

En Éthiopie, les députés élisent le Premier ministre, qui dirige le gouvernement. "La volonté du peuple éthiopien sera garantie", a déclaré Abiy Ahmed depuis sa ville de Beshesha, où il a voté. Cela permettra de "garantir l'aspiration de l'Éthiopie en tant que nation souveraine (et) de faire échec aux intentions néfastes de ceux qui nous veulent du mal", a-t-il ajouté.

Accusations de manipulations

Berhanu Nega avance pour sa part que des observateurs de son parti d'opposition, les Citoyens Éthiopiens pour la Justice, ont été expulsés des bureaux de vote. La communauté internationale s'inquiète quant à elle d’accusations de harcèlement, de manipulation et de menaces de violence venant du parti au pouvoir.

Dans ce pays régulièrement en proie aux violences politico-ethniques, la journée s'est déroulée globalement dans le calme. La Commission électorale a rapporté des incidents, notamment des actes "d'intimidation de représentants de partis", dans les régions de l'Amhara, du SNNPR (Sud) et de l'Afar. Une mission d'observation de la société civile a indiqué avoir reçu 118 signalements, "dont 93 ont été vérifiés", essentiellement dans les régions de l'Amhara et du SNNPR.

Internet, réseaux sociaux et télécommunications ont fonctionné normalement en cette journée redoutée sensible, rompant avec les habitudes des autorités qui n'hésitent pas à opérer des coupures pour prévenir toute violence ou déstabilisation.

Résultats définitifs

Quelque 38 millions d'électeurs étaient inscrits, mais tous n'ont pas voté lundi. Le scrutin a été reporté au 6 septembre dans un cinquième des 547 circonscriptions, en raison des violences et insurrections armées dans certaines, ou pour des problèmes logistiques dans d'autres.

Aucune date n'a été fixée pour les 38 circonscriptions du Tigré, où l'opération militaire lancée par le gouvernement en novembre a dégénéré en conflit dévastateur, marqué par de nombreux récits d'exactions sur les civils (massacres, viols...).

Les résultats définitifs sont attendus dans une dizaine de jours.

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